Venger Vicky Catherine Rolland

Catherine Rolland livre un thriller psychologique de haut vol. Que feriez-vous si, lors d’une intervention d’urgence nocturne vous vous retrouviez à devoir secourir en tant que médecin urgentiste, celui qui a poussé votre fille adolescente au suicide ? Loi du talion ou sermon d’Hippocrate ?

Venger Vicky, en nous confrontant à cette question, se révèle un excellent page-turner qu’on peine à laisser de côté avant de l’avoir achevé ! Le médecin urgentiste à l’hôpital de Neuchâtel, c’est Guillaume Stalder, père de la jeune Victoire, dite Vicky, et de son frère Lucas. Le blessé : Yvan Aeberli, ami d’enfance du soignant, entraîneur de l’équipe nationale de patinage artistique, sport dans lequel excellait, Vicky, adolescente rayonnante, qu’il a poussée au suicide.

Guillaume se fera-t-il justice lui-même en vengeant sa fille ou tiendra-t-il son rôle de médecin jusqu’au bout ? Quid également des circonstances de l’accident ? Car Aberli n’est pas tombé seul, en pleine nuit, dans les escaliers de la Fontenelle, il y a été poussé…

L’author_namee entre-mêle habilement le récit de Guillaume, l’histoire et la terrible descente aux enfers de Vicky ainsi que celle de sa mère, qui, chaque jour depuis le drame, marche 1832 pas pour rejoindre un banc faisant face au cimetière où elle ne cesse de se tourmenter.

Au-delà du récit de ces différents protagonistes auquel on s’attache et s’identifie facilement, la thématique du roman, celle du sport de haut niveau et des potentielles sordides situations auxquelles certaines jeunes filles ont réellement un jour été confrontées dans ce milieu exigeant où l’on côtoie nécessairement son entraîneur ou partenaire de sport, plus que sa famille ou ses amis, fait froid dans le dos. On se rappellera notamment l’affaire, bien réelle, des athlètes de l’équipe suisse de gymnastique rythmique, parue dans la presse en 2021…

Catherine Rolland maîtrise la trame jusqu’à la dernière page où la fin, audacieuse, offre à réfléchir…